La Petite Chambre

Publié le par Patrick Braganti



Hormis l'interprétation sans failles du trio d'acteurs, on adhère peu à cette histoire pétrie de bons sentiments et un peu trop mélodramatique, dans laquelle la cohabitation entre un vieillard au crépuscule de sa vie et une infirmière qui se remet mal de la perte de son bébé mort-né finit par sembler trop artificielle et trop signifiante. Aborder le problème de la vieillesse, baptisée dorénavant le quatrième âge, en regardant du côté de la vie à naître (vue dès lors comme une guérison, une thérapie et une réconciliation) n'est somme toute guère une idée bien neuve. Le trop-plein de péripéties (le fils culpabilisé de devoir laisser son père, le couple de la jeune infirmière qui part à vau-l-eau et le flirt qui s'ensuit avec le danseur espagnol) divertit le cours de la narration qui s'englue dans l'abondance sirupeuse des sentiments convenus. La grandiloquence finale, qui garde toutefois une certaine sobriété devant l'imposante montagne, terrain prévisible d'un ultime voyage assumé, conforte notre impression de conformisme et de frilosité quant à la mise en scène et aux choix qui la sous-tendent. Le sujet n'est en définitive que survolé, ne s'éloignant jamais, qui plus est, des lieux communs qui le handicapent. On reverra plus utilement le très beau film de Ramin Bahrani :
Goodbye Solo.


Publié dans Acceptable

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